lundi 19 avril 2010

masterisation: délégation étudiante reçue à la présidence de l'université rennes 2

voici la lettre rédigée par un groupe d'étudiants en arts plastiques à l'université rennes 2, adressée à Mr Gontard, président de l'université:

Monsieur le Président,

Nous sommes un groupe d’étudiants en arts plastiques, inscrits en préparation CAPES ou en L3 et nous vous demandons de bien vouloir nous recevoir.

Cette demande est motivée par notre inquiétude face à l’absence d’informations concernant notre avenir l’année prochaine du fait de l’application programmée de la réforme dite de « mastérisation ». De plus, outre la réforme elle-même, nous sommes préoccupés par la situation de ceux qui, titulaires de la seule licence, ont pu, cette année encore, présenter le CAPES en étant inscrits administrativement dans le master 1 disciplinaire. Quel sera leur statut en cas de succès au CAPES ? Seront-ils inscrits automatiquement dans le master 2 disciplinaire tout en bénéficiant d’une année de formation professionnelle sur le modèle des admis des années précédentes ? Cette situation serait logique, puisqu’elle ne ferait que reconduire, pour la validation du concours, les dispositions provisoires retenues pour sa préparation. Mais des bruits courent comme quoi ce ne serait pas le cas… Enfin, les candidats, reçus ou non reçus, obtiendront-ils – si les notes obtenues le permettent – le master 1 des « métiers de la formation et de l’enseignement » qui, pour l’instant, reste pour nous inconnu ?

Monsieur le Président, nous savons que l’élaboration des nouveaux dispositifs est en cours. Mais nous croyons que vous comprendrez que, dans la situation de stress qui, inévitablement est la notre, les moindres rumeurs, favorisées par le manque d’information, peuvent prendre une dimension angoissante. Cet état n’est pas le meilleur pour nous préparer à l’admission.

C’est pourquoi, nous espérons que vous voudrez bien répondre favorablement à notre demande et que vous accepterez de recevoir une délégation aux conditions que vous nous fixerez. Cette délégation s’engagera de son coté à transmettre les informations que vous pourrez nous donner à l’ensemble des étudiants.

Dans cette attente, Monsieur le Président, nous vous prions de bien vouloir accepter l’expression de notre considération respectueuse.

Pour les étudiants :

Marion LARPENT,

étudiante inscrite en préparation CAPES d’arts plastiques.

samedi 4 juillet 2009

A propos de la deuxième version du projet de DNB

Le ministère fait circuler une deuxième version d’un « projet d’architecture pour le diplôme national du brevet (DNB) ». Cette nouvelle mouture, par rapport à la première, introduit des modifications significatives et symptomatiques.

1. Concernant l’oral de langue, dont il est précisé en note de bas de page qu’elle sera obligatoirement une langue étudiée au collège, il ne s’agit plus de la présentation d’un dossier mais d’un entretien à partir d’un document produit par l’élève. Rien n’est dit sur les conditions de l’évaluation. Mais l’éventualité d’un jury, composé de deux membres, dont l’un pourrait être étranger à la discipline, est abandonnée.

2. L’oral sur « l’histoire des arts » voit son importance renforcée par le doublement de son coefficient (il passe de 1 à 2). « L’histoire des arts » est maintenant définie comme un « champ ». Mais non comme un champ disciplinaire. C’est un champ autoréférentiel : le « champ "histoire des arts" » dont on voit mal le contour. L’élève présentera un « travail », terme vague qui déborde le cadre des réalisations scolaires aux critères évaluatifs repérables. Nous savons seulement qu’il devra être « à dimension historique et culturelle » et supposé « interdisciplinaire » par la médiation d’une « équipe ». Nous apprenons – différence notable avec la première mouture – que cette équipe devra au moins intégrer « un enseignant des disciplines artistiques ». Le terme « d’enseignant » étant au singulier et ceux de « disciplines artistiques » au pluriel, on peut donc supposer que cet enseignant « spécialiste » unique devra être compétent pour tous les « travaux » envisagés. Quant aux autres membres de « l’équipe », on ne nous en dit rien.

3. Il faut insister sur le caractère systématiquement flou des termes employés. C’est ainsi qu’est régulièrement adopté le terme vague de « travail » pour désigner la réalisation de l’élève ou celui « d’activité » à la place de « cours ». Nous constatons maintenant que le « support » remplace la « production » utilisé dans la première version. Mais il faut accorder une mention particulière au terme « d’équipe » dont on sait plus très bien ce qu’il désigne exactement, « l’équipe » animatrice et interdisciplinaire qui est censée permettre (diriger ?) le « travail » de l’élève ou « l’équipe » (le « groupe ») dans lequel l’élève a pu s’inscrire pour le réaliser. Dans le même paragraphe, le mot est employé à ces deux niveaux sans plus de précision. Mais ce n’est pas tout et l’on peut s’interroger sur la composition de cette équipe animatrice, sur sa nature et sa fonction. S’il est bien, cette fois, signifié qu’elle devra comporter au moins un « enseignant des disciplines artistiques », c’est aussi le seul enseignant dont il soit question. Rien n’est dit sur ce que devront être les autres membres, ni quel sera leur nombre, et l’on peut donc supposer (si l’on s’en tient au texte) qu’ils peuvent être tout autre chose que des enseignants : des parents d’élèves, des animateurs vacataires, des professionnels venus du privé, des représentants patronaux locaux, etc. De même, si on précise que le « travail » de l’élève se fera « au sein de l’établissement » on précise en même temps qu’il débordera la classe, c’est-à-dire le cours. De quoi relèvera-t-il donc ? D’une « activité » bien sûr, mais pas d’un enseignement. Ainsi, l’imprécision n’est pas innocente ni le fruit d’une inconséquence ou d’un manque d’élaboration. Elle sert une politique délibérée qui ne fait pas qu’autoriser les dérives : elle les organise et leur donne un cadre juridique par son absence même de cadre.

4. Que « l’histoire des arts » ne relève plus d’un enseignement, la seconde version du projet le confirme par la suppression, non seulement de tous critères évaluatifs, mais du cadre même de l’évaluation. Si le premier projet prévoyait un « jury » composé de deux enseignants, il n’en est plus question dans le second. On apprend seulement que l’élève « présentera », non son travail, mais le « bilan » de ce travail, grâce à un « support personnel ou réalisé en équipe ». À qui le présentera-t-il ? À l’équipe ? Mais une équipe n’est pas un jury. Et cette présentation débouchera-t-elle sur une évaluation ? Nous n’en savons rien en fait. Concernant un texte officiel qui vise à fixer le cadre réglementaire d’un examen, théoriquement national et sous contrôle du ministère, c’est une chose encore nouvelle mais qui pourrait bien se répandre !

Notre commentaire :

À l’évidence, pour cette seconde mouture, le ministère a tenu compte des critiques – des nôtres en particulier – et cherche à les désamorcer. C’est ainsi que « l’histoire des arts » se trouve promue au rang d’un « champ », mais d’un champ qui n’est en rien disciplinaire. Bien au contraire, sa fonction est et reste la mise en cause des disciplines ce qui fait de l’interdisciplinarité une caricature qui ne peut en être que la négation.

Plus significativement encore, le ministère, en intégrant dans « l’équipe » devant initier « travail » réalisé en référence « au champ d’histoire des arts », un « enseignant des disciplines artistiques », vise à annihiler une absence qui apparaissait comme une anomalie particulièrement criante. Mais outre le fait que cet enseignant se trouvera minoritaire et pourra être de plus confronté à un « travail » qui ne relèverait pas de sa compétence (de musique s’il est plasticien par exemple), celle de ses « collègues » (dans l’équipe) restera, de toute façon, problématique. Enfin, ce « champ d’histoire des arts » n’étant toujours pas un champ circonscrit disciplinairement, il reste par définition sans frontières, celles du service public notamment. Il porte donc en lui l’ouverture vers un au-delà du public, autrement dit au privé. Qui ne voit que « l’histoire des arts » est d’abord et avant tout, un cheval de Troie de la privatisation de l’école et que c’est bien là sa seule véritable fonction. S’y opposer ne concerne donc pas que les seules disciplines artistiques. C’est l’affaire de tous les enseignants et de tous les étudiants attachés à la défense du service public. Les disciplines artistiques se trouvant seulement placées en première ligne.

Ainsi, sur le fond, la nouvelle mouture du projet de DNB maintient, voire renforce en les aggravant, les orientations de la première et rien ne prouve que le changement nominal à la tête du ministère y changera quelque chose. Les concessions faites ne sont qu’apparentes et purement tactiques. Elles n’en sont pas moins symptomatiques de louvoiements face à une résistance qui s’est manifestée par les dernières grèves, mais aussi, dans les arts plastiques, par des regroupements comme le nôtre ou comme le SLAP dont nous savons, qu’ils trouvent des échos dans différentes villes ou différentes régions.
Centraliser nos efforts :

Il nous faut centraliser et démultiplier nos efforts. C’est pourquoi une réunion s’est tenue le 17 juin à Paris dans laquelle le collectif du 22 novembre était représenté. Elle a décidé :

D’appeler à la rentrée à des Assises Nationales de défenses des arts plastiques.
De les préparer par des assises régionales partout où c’est possible.
D’aider à la constitution de regroupements autonomes comme le collectif rennais du 22 novembre.
D’appuyer notre action le plus possible en relation avec les organisations syndicales enseignantes et étudiantes et avec les associations spécifiques comme l’APAP, dans le but d’œuvrer à une unité maximale

Rennes le 3/ 07/ 09

dimanche 7 juin 2009

Communiqué sur le DNB ( Diplôme National du Brevet des Collèges)

Un document de travail intitulé « Projet d’architecture pour le diplôme national du brevet (DNB) » a été mis en circulation par le ministère. Ce document qui accorde une place importante à « l’histoire des arts » puisqu’il en fait une des deux épreuves orales (bien que le coefficient ne soit que de 1) nous intéresse donc au premier chef. Cependant, pour bien apprécier la place que cette nouvelle question devra prendre dans l’architecture de ce brevet
« rénové » il faut la situer dans l’ensemble dans lequel elle s’inscrit.

Le nouveau DNB et le service public national.
Un parcours rapide du document ministériel montre la priorité donnée à la validation « en interne », c’est-à-dire dans le cadre de l’établissement, de la majorité des « composants obligatoires » de l’examen. C’est le cas du premier composant portant sur le « socle commun » ; c’est le cas des deux épreuves orales (dont celle portant sur l’histoire des arts) du second composant, celui des épreuves obligatoires ; c’est enfin le cas du dernier composant qui repose sur le « contrôle continu » et la note de « vie scolaire ». Ainsi, le nouveau DNB, bien que présenté toujours comme un examen national, serait en fait subordonné majoritairement à des exigences locales. Non seulement la validation des épreuves (quand il y a épreuves) peut se faire en « interne », mais les modalités de l’épreuve peuvent varier considérablement d’un établissement à l’autre, voire d’une classe à une autre. Le caractère national de l’examen ne serait plus qu’une coquille vide et le DNB obtenu dans un collège ne serait pas le DNB obtenu dans un autre collège. Si le cadre réglementaire de ce DNB devait s’imposer, il constituerait un précédent qui pourrait annoncer d’autres
« rénovations » de même nature, celle du BAC par exemple. Ce serait la fin programmée des diplômes nationaux dans le second degré selon un processus déjà largement entamé dans les filières professionalisantes et dans le supérieur (LRU et tentative de « mastérisation » des Capes).

La vérification des connaissances : l’exemple des langues vivantes.
La première épreuve orale du composant 2 portant sur la « langue vivante » choisie par l’élève nous donne une idée de la « rigueur » envisagée pour contrôler les connaissances. L’élève, nous dit le texte ministériel, présentera un dossier qui sera évalué par un jury en binôme « comportant au moins un professeur de la langue choisie par le candidat ». Cette précision est surprenante tant elle semble évidente : comment juger d’une discipline si on ne la connaît pas ? Pourtant l’incompétence est parfaitement admise pour le second membre du jury puisque rien n’est précisé à son propos. Ainsi, un dossier d’anglais ou d’espagnol pourrait être évalué par un jury dont un membre sur deux pourrait ne pas connaître un seul mot de ces langues. Sur quoi porterait son évaluation ? Sur une méthodologie ? Mais comment séparer une méthodologie de son objet ?

L’histoire des arts.
L’histoire des arts concentre l’esprit de la « réforme ». Notons que le document ministériel ne la définit ni comme une discipline ni comme un enseignement. Ces termes ne sont jamais employés. Il est seulement question de « travail » et tout ce qui en est dit est qu’il serait « à dimension historique et culturelle », ce qui est pour le moins vague. Son évaluation se ferait, là aussi, en interne avec un jury composé de deux enseignants. Mais si pour l’épreuve de langues vivantes un spécialiste sur deux est tout de même exigé dans le jury, il n’en va pas de même pour l’histoire des arts. Rien n’est précisé en ce qui les concerne. Les professeurs d’arts plastiques et d’éducation musicale, qui sont les seuls spécialistes en poste actuellement dans les établissements, ne sont même pas cités. Autrement dit, le caractère disciplinaire de cette épreuve disparaît totalement puisqu’elle ne justifie d’aucune compétence particulière.
Elle peut donc être évaluée par n’importe qui et ne répond à aucun objectif d’enseignement.

Il faut insister sur la pure et simple escroquerie qu’il y a à parler ici d’interdisciplinarité. Par définition l’interdisciplinarité suppose les disciplines. Elle repose sur leur mise en relation, ce qui implique à la fois leur reconnaissance et leur affirmation. L’interdisciplinarité a toujours été pratiquée dans les lycées et les collèges par la mise en commun de savoirs disciplinaires d’enseignants appartenant à des disciplines différentes pour la réalisation d’un projet pédagogique commun. Elle ne repose jamais sur la dilution de ces savoirs. Ainsi, le professeur de lettres, d’arts plastiques et d’éducation musicale peuvent, par exemple, collaborer en s’appuyant sur leur discipline respective, pour l’étude des mouvements Baroque et Classique dans une classe de 4°. Ce n’est, bien sûr, qu’un exemple. Mais il suffit à montrer que nous sommes aux antipodes d’une « l’histoire des arts » non fondée sur des savoirs disciplinaires et aux contours indéterminés.

C’est précisément cette indétermination qui permet d’introduire le flou dans les frontières et dans la définition du service public. Bien qu’il ne soit pas cité dans le document de travail nous ne pouvons oublier le BO n° 19 du 8 mai 2008 qui précisait que le DNB nouvelle formule permettrait que « les élèves (puissent) également valoriser une pratique artistique personnelle, développée dans ou en dehors de l’école ». Ainsi, sous prétexte de valoriser l’art à l’école (mais non son enseignement disciplinaire) on est en présence d’une attaque en règle contre le service public et les disciplines enseignées.
Toutes les disciplines sont concernées.

Notre position.
Le Collectif du 22 novembre se prononce pour le rejet du document de travail présenté par le ministère ainsi que la circulaire du BO n°19 du 8 mai 2008.
Il considère que le projet est inamendable et ne peut en aucun cas être une base de discussion. Bien au contraire, son retrait pur et simple doit être la condition préalable à toute négociation.

Il s’adresse à toutes les organisations syndicales pour qu’elles :
rejettent en bloc le document ministériel.
opposent un front uni contre des réformes qui ne sont que des contre-réformes, qui cherchent à imposer le pire présenté frauduleusement comme un mieux.

samedi 23 mai 2009

Compte-rendu du 13 mai 2009

Délégation au Ministère de l’Education Nationale.

À la demande du Collectif rennais du 22 novembre, du SLAP (Sauvons les Arts Plastiques) et de l’APAP (Association des Professeurs d’arts plastiques), une délégation de professeurs et d’étudiants d’arts plastiques a été reçue au Ministère de l’Education Nationale par M.Aizier, adjoint au chef du bureau des programmes d'enseignement et par Mme Monlibert sous-directrice des écoles, collèges, lycées généraux et technologiques à la DGESCO.
La délégation se composait de deux étudiantes (L3 et préparation au Capes), de deux enseignants du supérieur (Paris 1 et Rennes 2), d’une enseignante en collège, d’une formatrice de l’IUFM de Bretagne et de la présidente de l’APAP. Elle était soutenue par plusieurs organisations syndicales : le SNPREES et le SNFOLC (FO), le SNESup (FSU), ainsi que par les sections départementales du SNFOLC 35, De SUD éducation 35 et de SUD étudiant, du SNES Bretagne et de la section syndicale du SNESup de Paris 1- St Charles. Un représentant du SNFOLC était présent. Enfin, une soixantaine d’étudiants et des enseignants de l’université Rennes 2 ainsi que des professeurs des lycées et collèges de l’académie de Rennes avaient fait le voyage pour soutenir la délégation et s’étaient rassemblés devant le ministère.
Le Collectif de professeurs d’arts plastiques « Huit » ( Bourgogne) nous avait aussi assuré de son soutien en envoyant une lettre au Ministre ( et en nous demandant d’en déposer un exemplaire lors de l’audience).

Dès le début de l’entretien M Aizier et Mme Monlibert nous ont fait savoir qu’ils n’étaient pas habilités à nous donner des réponses, mais seulement à prendre note de nos inquiétudes et de nos revendications et à les transmettre au Ministre.

La délégation a rappelé que le mouvement pour la défense des arts plastiques n’était pas séparable de celui qui a mobilisé les enseignants et les lycéens au premier trimestre dans le second degré, ni de celui qui mobilise encore les étudiants et les personnels de l’enseignement supérieur. Elle a abordé d’emblée la question des concours. Si pour elle le report de la réforme de la formation des maîtres peut être considéré comme un fait dont on ne peut que se réjouir, le maintien de son principe reste préoccupant. Elle s’interroge notamment sur le sens qu’il faut donner au maintien pour l’année 2009-10 des anciens Capes dès lors que leur préparation est inscrite en quelque sorte « de force » dans les masters existants. N’est-ce pas une mastérisation de fait qui est instituée si – comme le préconise le ministre – l’inscription à la préparation de ces Capes maintenus est obligatoirement une inscription en master ? Mais quels masters assureront cette préparation puisque les masters « Métiers de la formation et de l’Education » n’ont pu être mis en place devant leur rejet par la majorité des universitaires et des étudiants ? Les masters-recherche existants ne sont nullement formatés pour cela. Que faut-il penser des consignes données par des Universités comme Rennes 2, proposant une double inscription : s’inscrire dans un premier temps à l’IUFM et dans un second temps à l’Université sans préciser, pour l’instant, dans quel cursus universitaire ? En clair, quel sera le statut des futurs candidats au Capes ?

À ces questions, nos interlocuteurs ont répondu qu’aucune décision n’avait encore été prise. Les étudiantes présentes dans la délégation ont fait remarquer qu’il y avait urgence et que cette incertitude pesait lourdement sur les candidats potentiels, actuellement en L3. La délégation a fait état d’une baisse déjà sensible des inscriptions à la préparation au concours en Arts Plastiques : si jusqu’à présent il y avait, dans l’académie de Rennes, régulièrement plus de 100 inscriptions tous les ans, ce chiffre est tombé à 60 pour la session 2008-2009 et l’on peut craindre que cette chute ne s’accentue considérablement pour la session 2009-2010. La prolongation des études d'une année supplémentaire pose des problèmes de coût: les assurances annoncées par le ministère pour aider les étudiants (en terme de bourse et de stage rémunéré) sont encore très imprécises. Veut-on décourager les étudiants et tarir le bassin des futurs professeurs d'arts plastiques ?

La délégation a alors abordé les problèmes plus spécifiques aux Arts Plastiques qui font planer le doute sur l’existence même de la discipline en tant que telle. Elle a rappelé que le rapport Pochard ne prévoyait même pas le maintien d’un Capes d’Arts Plastiques et que, si celui-ci est maintenu, le projet communiqué pour sa nouvelle version « masterisée » réduit considérablement les épreuves vérifiant les savoirs disciplinaires, tant théoriques (histoire de l’art et esthétique) que pratiques (une seule épreuve au lieu de deux et de durée et de contenu moindres). Le concours de recrutement du premier degré (CRPE), dans sa mouture actuelle, a déjà vu disparaître l'épreuve de pratique en tant que telle. Mais dans le projet de concours communiqué par le ministère en novembre 2008, le tirage au sort d'une des disciplines enseignées à l'école primaire voit purement et simplement disparaître toute épreuve spécifique en arts plastiques.

De ce point de vue, la délégation a rappelé que l’introduction de « l’histoire des arts », à l'école primaire et au collège, ne correspond pas à un enseignement puisque celui-ci – à la différence de l’histoire de l’art – ne répond à aucun champ disciplinaire. C’est d’ailleurs bien ainsi que semble le comprendre le ministre lui-même puisque les textes officiels oscillent entre le terme d’enseignement et celui ambigu « d’activités éducatives » pouvant être assurées par des non-spécialistes, collègues appartenant à d’autres disciplines, intervenants extérieurs, voire étudiants stagiaires non rémunérés (Encart B.O. n°15 du 10 avril 2008 ). Tous les enseignants ont souligné enfin, l’absurdité à la fois pédagogique et matérielle du partage par moitié du cours d’arts plastiques d’une heure hebdomadaire (au collège, en particulier, l’histoire des arts représentera un quart du programme d’histoire et la moitié des programmes d’éducation musicale et d’arts plastiques, selon le BO, n° 19 du 8 mai 2008), pour y introduire une « approche » (?) historique, indexée non sur les besoins du cours (ce qui s’est toujours pratiqué), mais sur le programme d’histoire ! C’est pourtant ainsi, dans la plus grande confusion, que l’obligation d’introduire d’ores et déjà, l’histoire des arts est présentée aux collègues, y compris des autres disciplines, dans les établissements et les Académies en s'appuyant sur la distinction entre le cours clairement inscrit dans l'école et aux horaires définis et une définition abstraite du programme. Mais c’est précisément cette distinction qui permet de sortir des limites du cours, autrement dit de l’école. Nous y reviendrons. La seule réponse de Mme Monlibert aura été de nous informer qu’un séminaire devra se tenir à la rentrée.

Pour la délégation, le glissement sémantique du concept d’ « enseignement » à celui d’ « activité » reflète une mise en cause des principes mêmes de l’école républicaine. En effet, la notion d’activité, à la différence de celle d’enseignement, rend floues les frontières du service public. Elle brouille les limites de l’école et ouvre la voie à la privatisation. Revenant sur la lettre envoyée au Ministre, la délégation a cité le BO n°19 du 8 mai 2008, notamment la possibilité donnée, à partir de 2010, de faire valoir pour l’obtention du « diplôme national du brevet » une « pratique artistique personnelle, développée dans ou en dehors de l’école. » L'allègement des programmes d'enseignement, supprimant tout enjeu notionnel et visant à développer des activités occupationnelles (les programmes d'arts visuels de l'école primaire, en vigueur depuis la rentrée 2008, sont vidés de leur contenu) va favoriser une externalisation progressive de la discipline des arts plastiques vers des intervenants extérieurs à l'école.

On nous a répondu, comme lors de notre délégation au rectorat de Rennes, que nous interprétions abusivement les textes. M. Aizier a fait remarquer que le BO emploie le terme de « valoriser » et non celui « d’évaluer », ce qui est exact. Mais dans un contexte où il est question de « sanctionner les connaissances et les compétences acquises dans le domaine de l’histoire des arts », cette valorisation équivaut bien à une évaluation. Elle en est, en tout cas, partie constituante (remarquons par ailleurs, que les notions de « connaissances » et de « compétences », mises ici sur le même plan, répondent à des finalités très différentes). La délégation a fait remarquer que cet exemple n’en était qu’un parmi d’autres et que, si nous étions d’accord, il suffisait de supprimer dans les textes, ce qui pouvait prêter à confusion.

L’entretien, qu’il nous est impossible de résumer dans son entier, a duré près de deux heures. Comme nous nous y attendions, sur aucun point nous n’avons obtenu les réponses que nous souhaitions, mais nous avons témoigné de nos exigences et de notre détermination. Nous pouvons faire cependant, un double constat :

1. Celui d’un certain désarroi, conséquence du rejet des réformes par l’immense majorité des étudiants et des enseignants et de l’échec de la mastérisation des concours. C’est bien dans la plus grande improvisation que semble être mis en place le dispositif du maintien des Capes pour l'année 2009-2010. C’est bien encore dans l’improvisation que semblent se mettre en place, à la hâte, les « activités/enseignements » de l’histoire des arts et leur évaluation dans le cadre du DNB. La formation continue pour les enseignants à ce propos n’est faite que d’hypothèses et d’approximations, divergentes suivant les académies.
2. Celui de la volonté ministérielle maintenir, malgré leur rejet par les enseignants et les étudiants, le cap de ses contre-réformes.

Devant ce double constat, la délégation qui s’est réunie, le soir même, dans les locaux de l’Université Paris1-St Charles avec tous ceux, étudiants, enseignants et syndicats qui l’ont accompagnée et soutenue, a estimé qu’il fallait poursuivre, intensifier et élargir le mouvement. Elle a estimé notamment qu’il fallait renforcer les collectifs qui commencent à se constituer sur le modèle de celui de Rennes, mais aussi leur permettre de centraliser leur action au plan national. Le SLAP pourrait en former le cadre. La perspective d’un rassemblement national, dans la continuité des états généraux des Arts Plastiques de juin 2008, a été envisagée. Mais ce rassemblement devra s’appuyer davantage sur des regroupements locaux, réunissant les étudiants, les enseignants d'arts plastiques mais aussi les collègues des autres disciplines concernées par l'enseignement de l’histoire des arts, ainsi que les organisations syndicales dont l’intervention a été décisive pour que nous soyons reçus au ministère.

C’est pourquoi, décision a été prise de convoquer à Paris, dans le cadre du SLAP, une réunion nationale dont la mission sera d’ouvrir la voie à ce rassemblement national.

Le Collectif rennais du 22 novembre s’engage quant à lui, à préparer une assemblée générale pour la rentrée 2009-2010.

D’ici là, il importe de faire connaître ce compte-rendu, de continuer la signature de la motion du 22 novembre et de la pétition du SLAP et de susciter, partout où c’est possible, des réunions, des débats et des regroupements qui donneront la substance du mouvement national qu’il nous faut maintenant impulser.

jeudi 21 mai 2009

Le 13 mai au Ministère

Les photos...








La préparation










A Paris,
en route pour le Ministère





Action !









Gisèle Grammare,
présidente du SLAP














La délégation est reçue !
Sitting avant son retour









... A la sortie de la délégation, retour à Paris I pour l'assemblée de fin de journée.

dimanche 10 mai 2009

Communiqué de presse

Le 13 mai 2009, à l’initiative du collectif constitué à Rennes le 22 novembre 2008 sur la base d’une motion qui a récolté à ce jour près de 1500 signatures, des enseignants et des étudiants d’arts plastiques se présenteront à partir de 14h30 au ministère de l’Education Nationale pour y être reçus. À cette démarche s’associe le SLAP (« Sauvons les Arts Plastiques »).
Elle est soutenue par des syndicats enseignants nationaux, ou des sections départementales de ces syndicats du second degré et du supérieur (SUD éducation, SNPREES-FO, SNFOLC-FO, SNES-Bretagne…).

Avec le SLAP et l’APAP (Association des Professeurs d’Arts Plastiques), ils exigent :
Le maintien des arts plastiques en tant que discipline enseignée et non sa relégation sous la forme vague « d’activité », pratiquée dans ou hors l’école, sous prétexte d’ouverture vers une hypothétique « histoire des arts » aux contenus non définis.
Son enseignement par les seuls enseignants dont les compétences ont été reconnues par les concours nationaux tels que Capes et Agrégation. Ils rejettent radicalement les dispositifs préconisés par le ministère visant à en confier la tâche à des collègues appartenant à d’autres disciplines ou à des « intervenants extérieurs » précaires.
La prise en compte par l’école publique, notamment en matière d’évaluation, des seuls enseignements qu’elle a elle-même délivrés.
Le maintien de l’intégrité du service public contre une privatisation organisée.

Ils sont pleinement conscients d’inscrire leur action, sous une forme particulière, dans le cadre des mouvements de rejet des contre-réformes qui ont marqué cette année scolaire 2008/2009 ; en particulier, elle s’inscrit dans le refus du projet de formation des maîtres (« mastérisation des concours ») et – avec la majorité des étudiants et des enseignants - ils exigent, au-delà du report, l’abrogation pure et simple, des textes ministériels.

À partir de 18h, l’ensemble des participants se réunira dans les locaux de
Paris 1, Saint Charles pour faire le point et définir, s’il y a lieu, de nouvelles modalités d’action. La presse est chaleureusement invitée à être présente et les Collectifs et Associations organisateurs s’engagent à répondre à toutes les questions.
Pour sa part, le Collectif rennais du 22 novembre appelle à une conférence de presse, le vendredi 15 mai, à 17h30, dans locaux de l’université Rennes 2 (bâtiment Mussat).

vendredi 8 mai 2009

13 Mai : préavis de grève national et soutien des syndicats

Des préavis de grève ont été posés localement pour l'académie de Rennes par plusieurs syndicats du second degré :
SNES, SNFOLC et SUD éducation
pour soutenir le Collectif du 22 novembre.

Pour couvrir les collègues des autres académies nous pouvons nous servir du préavis de grève suivant* C'est un préavis de grève " généraliste " posé toutes les semaines par SUD éducation, il évolue en fonction de l'actualité et concerne tous les personnels d'éducation.
Nos revendications se retrouvent dans les deux premiers points :
- contre les suppressions de postes ( rappel: le meilleur moyen de supprimer des postes est de supprimer des disciplines ),
- contre la masterisation.
Voilà, nous avons notre préavis de grève national !

*à télécharger en cliquant sur le lien

dimanche 3 mai 2009

Projet de programme pour le 13 mai

COLLECTIF du 22 NOVEMBRE
S.L.A.P SAUVONS LES ARTS PLASTIQUES !

Appel à participer
à la délégation du Mercredi 13 Mai 2009
après -midi
MINISTERE de L’EDUCATION NATIONALE
115, rue de Grenelle 75007 Paris, métro Bac


Proposition de programme de la journée :
*Rendez- vous à tous les participants à l’UFR des Arts plastiques
47, rue des Bergers 75015 Paris ,
métro Lourmel, Charles Michel , Javel
dans le hall d’entrée, l’amphi et la cafétéria, à partir de 12h.
*Accueil de la délégation de Rennes
( un car de 50 personnes environ, étudiants,enseignants, est affrété)
et de tous les participants des différentes académies.
Organisation de la délégation et léger pique- nique sur place
Délégation au ministère
retour à l’UFR pour faire le bilan
et envisager les suites à donner à cette action commune.

l'APAP demande audience le 13 mai !

APAP
Association des Professeurs
d’Arts Plastiques
27 allée Boris Vian
93270 Sevran
tél/fax : 01 43 83 99 70


Sevran, le 2 mai 2009

A Monsieur Darcos,
Ministre de l’Education nationale


Monsieur le Ministre,

J’ai l’honneur, au nom de l’association des professeurs d’arts plastiques, APAP, de solliciter une audience auprès de vous au cours de laquelle vous voudriez bien accepter de recevoir en même temps une délégation du collectif de Rennes qui vous a demandé rendez-vous pour le 13 mai.
Ce collectif, qui regroupe des étudiants et des professeurs d’arts plastiques, enseignant en primaire, en collège, en lycée et à l’université, a reçu tout notre soutien car leurs revendications sont les nôtres.
Ainsi nous demandons en particulier le retrait de l’obligation de l’ « accompagnement éducatif » et du dispositif de partenariat culturel car ces mesures aboutissent, entre autres conséquences, à autoriser l’évaluation au brevet 2010 des « activités » pratiquées « hors de l’Ecole », notamment par le recours aux « services à la personne » auprès d’associations locales.
Le représentant du Recteur de l’Académie de Rennes a confirmé, à la délégation reçue en mars dernier, la volonté du ministère de prendre en compte l’acquisition de « connaissances » obtenues « hors l’école ».

Nous constatons et dénonçons la priorité donnée à des « activités » assurées par divers intervenants aux statuts précaires –« emplois-aidés » comme médiateurs culturels issus des institutions culturelles- ou bénévoles –jeunes, étudiants, artistes, chômeurs, retraités-, recrutés par des associations financées par l’Etat et des partenaires privés, activités qui pourront dans le cadre de pratiques culturelles et artistiques se substituer à l’enseignement dispensé par des professeurs spécialistes dont les compétences ont été reconnues par des concours nationaux, Capes et Agrégation.
Comment pourrions-nous admettre l’instauration d’une telle discrimination sociale en matière d’accès à la connaissance et ceci à l’heure où des milliers de postes d’enseignant sont supprimés ?

Monsieur le Ministre, comment ne pas conclure au désengagement de l’Etat d’assurer l’égalité des droits des élèves devant l’instruction ? Faut-il, en effet, aller jusqu’à rappeler cet article, en préambule de la Constitution : "La nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat." ?


Nous vous remercions de bien vouloir nous recevoir le 13 mai comme l’ont souhaité les étudiants et nos collègues qui viennent de province et pour lequel l’emploi du temps est très serré par les dates d’examen.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos salutations respectueuses.

Pour le bureau national,
Danièle Salamand, présidente,
apap_salamand@numericable.com

mardi 28 avril 2009

Le SLAP demande audience et s'intègre à notre délégation

Gisèle GRAMMARE
Directrice de l'UFR 04 des Arts plastiques et Sciences de l'art
Paris 1 Panthéon / Sorbonne - 47, rue des Bergers - 75015 Paris

Monsieur Le Ministre,

Nous avons l'honneur de vous rappeler notre réaction au projet de concours du CAPES d'Arts Plastiques ; nous serions heureux de pouvoir vous rencontrer sur cette question, comme sur celles de l'enseignement des arts plastiques et de ses perspectives à tous les niveaux. C'est pourquoi nous soutenons la demande du Collectif du 22 /11/ 2008, créé à Rennes, qui va dans le même sens. Nous participerons à cette délégation avec nos étudiants et nos collègues mercredi 13 mai 2009. Cette initiative s'inscrit aussi dans la lutte que nous menons avec nos collègues de toutes les disciplines, pour le retrait du projet de masterisation des métiers de l’enseignement.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur Le Ministre, nos salutations respectueuses.

Pour le SLAP : SAUVONS LES ARTS PLASTIQUES !

Gisèle GRAMMARE .

samedi 25 avril 2009

Jean-Marc Huitorel, critique d'art

S'agissant de la culture artistique contemporaine, au sens large, la France a longtemps accusé un retard abyssal par rapport à nombre de ses voisins et en particulier aux pays germanophones : absence de musées d'art moderne et contemporain, faiblesse des collections publiques, enseignement désuet...
Depuis une trentaine d'années (l'arrivée de la gauche au pouvoir et le ministère Lang), beaucoup a été fait pour tenter de combler ce handicap et de faire de la culture artistique un patrimoine partagé par le plus grand nombre : création des Frac, des centres d'art, redynamisation du Fnac via le Cnap, modernisation des enseignements, soutien à la création et au marché de l'art... L'art est ainsi devenu l'un des domaines les plus stimulants et les plus inventifs tant du point de vue de la création que de la capacité à fournir des outils d'appréhension du réel.
Le résultat est spectaculaire et cependant fragile. Depuis quelques années, on assiste à un désengagement progressif de l'État et à une remise en cause des acquis de l'enseignement artistique au niveau du primaire, des collèges et des lycées. Que cet enseignement soit imparfait et amendable, nul ne le conteste. Il n'en reste pas moins l'un des piliers fondamentaux d'un apprentissage des formes contemporaines et de la sensibilisation aux esthétiques actuelles, outils fondamentaux pour une compréhension critique du monde. Au prétexte de la diversification, on cherche ici et là à remettre en cause des modes de transmission et d'évaluation qui sont la garantie d'une formation à l'art et aux instances de représentation et de symbolisation. Si son but n'est certes pas d'être réduit à la pédagogie et à la médiation, il n'est pas non plus d'art vivant sans une pédagogie réfléchie et fondée sur les connaissances historiques et sur les savoirs contemporains.
L'École (publique) constitue jusqu'à preuve du contraire l'une des garanties les plus fiables pour l'accès à ces savoirs et à ces sensibilités. C'est de moyens renforcés qu'elle a besoin et non de volatilisation voire de délégation à des instances floues qui ne présentent pas la moindre garantie de sérieux et de rigueur.


Le 15 avril 2009
Jean-Marc Huitorel
Critique d'art et enseignant.

vendredi 10 avril 2009

Lettre à la communauté artistique

Artistes,
Théoriciens, critiques, journalistes,
Institutions, ...

Nous sommes désireux de vous informer et de vous impliquer dans notre combat contre l'orientation prise par les réformes des enseignements artistiques.

Lettre à télécharger et à diffuser largement, ici.

samedi 4 avril 2009

Lettre ouverte au Ministre

Monsieur le Ministre,

Enseignants et étudiants d’arts plastiques, nous sollicitons l’honneur d’être reçus par votre ministère. En effet, nous sommes non seulement inquiets, comme la majorité de nos collègues et camarades, des réformes que vous préconisez, mais nous le sommes aussi, plus particulièrement, de celles qui touchent notre discipline du collège à l’université(...) Aussi, serons-nous présents le 13 mai, devant votre ministère...
à télécharger ici

mercredi 25 mars 2009

Compte-rendu de l'audience au rectorat

Mercredi 11 mars 2009,
la délégation du collectif a été reçue de 16h30 à 18h par
Monsieur Joël Lesueur, conseiller pédagogique et représentant de Monsieur le Recteur et par
Madame Dominique Millet, I.A-I.P.R. d’arts plastiques ...
... à télécharger ici

mardi 17 mars 2009

signe des temps ou comment éjecter les pratiques artistiques hors de l'école

Ecole primaire: 4 postes de conseillers pédagogiques en pratique artistique ( 3 arts visuels et 1 musique ) sont supprimés l'année prochaine dans l'académie.
Ils sont remplacés par des postes de conseillers pédagogiques en interdisciplinarité intégrant l'histoire des arts.

Les anciens conseillers pédagogiques ne sont pas prioritaires sur l'attribution de ces postes, parce que, selon l'inspecteur d'académie, l'histoire des arts n'appartient pas spécifiquement aux disciplines artistiques.

( informations de sources syndicales )

dimanche 15 mars 2009

Brève

Comte-rendu de l'audience au Rectorat de Rennes en cours...
Plus de 1000 signatures pour la motion du Collectif ( via internet et version papier)...
On continue !

mardi 3 mars 2009

Demande d'audience au Rectorat

Une délégation du collectif du 22 novembre sera reçue au rectorat de Rennes le mercredi 11 mars à 16h30.
Cette démarche du collectif est soutenue localement par FO ( sections du SNFOLC et du SNPRESS ), la FSU ( SNES et SNESup ) et SUD éducation ( nous attendons la confirmation d'autres syndicats ) et de l'APAP ( association des professeurs d'arts plastiques ).
Plus que jamais nous avons besoin de vos signatures de soutien à la motion écrite le 22 novembre.
Pour nous soutenir cliquez sur " soutenir la motion " dans la colonne de droite ( vous accéderez à un site de pétition ).
Des étudiants de Rennes II se joignent au Collectif.

mardi 3 février 2009

Les arts appliqués aussi

En lycée professionnel : les horaires d'arts appliqués divisés par deux et de l'histoire des arts en prime...
Pour en savoir plus, l'adresse du blog du Collectif Arts appliqués :
http://collectifarza.unblog.fr/

lundi 5 janvier 2009

LE NOUVEAU CAPES

Courant décembre a été remis aux professeurs d'université un "document de travail" présentant une maquette des nouveaux CAPES, notamment celui d'Arts Plastiques. Ce document est non public. Il n'en reste pas moins qu'il engage le recrutement des professeurs sur une voie très inquiétante. Analyse critique et réactions.

Le nouveau Capes d'Arts Plastiques, « mastérisé » (ou plus exactement, à intégrer dans le nouveau master), tel qu'il est présenté dans un « document de travail », comporterait, comme le précédent, quatre épreuves : deux pour l'admissibilité et deux pour l'admission. Mais elles changeraient substantiellement de contenu.

L'épreuve dite de « culture artistique » de l'ancien Capes, n'était déjà plus une épreuve d'histoire de l'art. Mais elle ne s'en appuyait pas moins sur l'histoire de l'art avec deux questions précises mises au programme portant sur l'art ancien et sur l'art moderne et contemporain. Le Capes nouvelle formule supprime totalement cette référence. Il est seulement question de « sujet à consignes précises » sans que rien de précis ne soit apporté sur cette « précision ». Tout ce que nous savons c'est que les candidats auront à traiter « un dossier documentaire, iconique et textuel » à partir duquel ils devront « construire une réflexion d'ordre épistémologique et pédagogique » ce qui déborde la vérification des compétences disciplinaires vers le pédagogique et cela de manière si floue et si vague que les rédacteurs ne semblent pas y croire eux-mêmes. En effet cette réflexion, qui est pourtant le seul cadre donnée à cette épreuve n'est pourtant pas impérative pour les candidats puisqu'ils pourront ne pas « s'y réduire ». En remettant en cause leurs propres critères déjà flous, les auteurs ministériels augmentent encore ce flou au point que nous sommes bien obligés de penser qu'il constitue, en lui-même, un choix programmatique.

Il peut paraître paradoxal, qu'au moment précis où l'on prétend imposer l'histoire des arts au collège, on supprime, dans le concours de recrutement des futurs professeurs d'Arts plastiques, la vérification des compétences disciplinaires dans ce domaine. Mais il est évident que le paradoxe n'est qu'apparent. Si, comme nous le savions déjà, cette histoire des arts peut être « enseignée » - ou plutôt « assurée » - par n'importe qui, collègues appartenant à d'autres disciplines, étudiants stagiaires, intervenants extérieurs divers, etc., on n'a que faire d'enseignants spécialistes dont la compétence a été vérifiée par le concours. Le nouveau dispositif du concours ne fait que confirmer de façon particulièrement nette ce que nous pressentions. Il n'y a pas lieu de nous réjouir d'avoir eu raison.

La vérification des compétences pratiques ne seront pas mieux loties. Bien au contraire. De deux épreuves que comportait l'ancien concours nous passerions à une seule, aux ambitions de plus très limitées puisqu'elle se bornerait à s'assurer que le futur professeur en sait un peu plus que ses élèves, c'est-à-dire (en gros) qu'il est capable de faire ce qu'il sera censé leur demander. Le texte est clair : le cadrage de l'épreuve est « une problématique issue des programmes du collège ou du lycée ». Même le format imposé est en réduction et prend un tour étriqué : du format Grand-aigle nous passerions au demi Grand-aigle. Quant à la durée, elle passerait de huit heures à cinq heures...

Si les réformateurs ministériels sont peu soucieux des compétences disciplinaires des futurs enseignants ils le sont par contre beaucoup de leur docilité. Les deux épreuves d'admission auront pour fonction spéciale de la tester. Le première épreuve reprend pour l'essentiel, le concept de « la leçon », ancienne formule en ajoutant, parmi les options, les arts numériques. Mais la définition de la seconde épreuve – celle qui remplace la pratique artistique d'admission – va beaucoup plus loin. Il s'agira de « vérifier (ici, on vérifie avec soin) les connaissances du candidat relative aux valeurs et aux exigences du service public, du système éducatif et de ses institutions et, de manière plus générale, à son aptitude à exercer le métier dans le second degré. » Sachant que la nature de ces « valeurs », de ces « exigences » et de ces « institutions » ne peut, dans ce contexte, se poser dans l'abstrait mais bien en relation avec la forme concrète qu'elle a pris au travers des réformes imposées, c'est donc nécessairement l'adhésion à ces réformes qui se trouve réellement vérifiée. Ainsi, la « philosophie » du nouveau Capes trouve ici sa « vérité » : préformer et recruter un personnel conforme à l'esprit des réformes et répondant aux vœux du Ministre et du Président.

Le groupe organisateur du 22 novembre.

Petit Historique

Par souci d'information, voici un bref rappel des mouvements engagés après la publication du B.O. n°19 du 08 mai 2008, point de départ de vives réactions face à des attaques frontales contre notre discipline.


1) A la suite de cette publication, des Etats Généraux des Arts Plastiques, organisés par le Comité SLAP (Sauvons Les Arts Plastiques) se sont tenus à Paris courant Juin 2008. Deux d'entre nous y étions, soutenus par 70 professeurs environ. La journée a clairement démontré que de l'école primaire au recrutement des enseignants, notre enseignement disciplinaire faisait l'objet d'attaques conjointes. Attaques de ses modalités, de son contenu, et tout simplement de sa présence à l'école en tant que discipline. Pour plus d'informations sur cette journée, consultez le site du SLAP.

2) Début Juillet 2008, un rassemblement a été organisé Place de la Mairie à Rennes, lors du festival des Tombées de la Nuit. Une Cinquantaine d'enseignants étaient présents. Distribution de tracts aux passants et peinture en direct.



3) Un petit groupe décide à la rentrée qu'on ne peut en rester là et organise la journée du 22 novembre en mobilisant divers intervenants pouvant établir un état des lieux pour chaque niveau. Le 22 novembre, lors de la journée, nait le Collectif.

Le groupe organisateur du 22 novembre.