Le nouveau Capes d'Arts Plastiques, « mastérisé » (ou plus exactement, à intégrer dans le nouveau master), tel qu'il est présenté dans un « document de travail », comporterait, comme le précédent, quatre épreuves : deux pour l'admissibilité et deux pour l'admission. Mais elles changeraient substantiellement de contenu.
L'épreuve dite de « culture artistique » de l'ancien Capes, n'était déjà plus une épreuve d'histoire de l'art. Mais elle ne s'en appuyait pas moins sur l'histoire de l'art avec deux questions précises mises au programme portant sur l'art ancien et sur l'art moderne et contemporain. Le Capes nouvelle formule supprime totalement cette référence. Il est seulement question de « sujet à consignes précises » sans que rien de précis ne soit apporté sur cette « précision ». Tout ce que nous savons c'est que les candidats auront à traiter « un dossier documentaire, iconique et textuel » à partir duquel ils devront « construire une réflexion d'ordre épistémologique et pédagogique » ce qui déborde la vérification des compétences disciplinaires vers le pédagogique et cela de manière si floue et si vague que les rédacteurs ne semblent pas y croire eux-mêmes. En effet cette réflexion, qui est pourtant le seul cadre donnée à cette épreuve n'est pourtant pas impérative pour les candidats puisqu'ils pourront ne pas « s'y réduire ». En remettant en cause leurs propres critères déjà flous, les auteurs ministériels augmentent encore ce flou au point que nous sommes bien obligés de penser qu'il constitue, en lui-même, un choix programmatique.
Il peut paraître paradoxal, qu'au moment précis où l'on prétend imposer l'histoire des arts au collège, on supprime, dans le concours de recrutement des futurs professeurs d'Arts plastiques, la vérification des compétences disciplinaires dans ce domaine. Mais il est évident que le paradoxe n'est qu'apparent. Si, comme nous le savions déjà, cette histoire des arts peut être « enseignée » - ou plutôt « assurée » - par n'importe qui, collègues appartenant à d'autres disciplines, étudiants stagiaires, intervenants extérieurs divers, etc., on n'a que faire d'enseignants spécialistes dont la compétence a été vérifiée par le concours. Le nouveau dispositif du concours ne fait que confirmer de façon particulièrement nette ce que nous pressentions. Il n'y a pas lieu de nous réjouir d'avoir eu raison.
La vérification des compétences pratiques ne seront pas mieux loties. Bien au contraire. De deux épreuves que comportait l'ancien concours nous passerions à une seule, aux ambitions de plus très limitées puisqu'elle se bornerait à s'assurer que le futur professeur en sait un peu plus que ses élèves, c'est-à-dire (en gros) qu'il est capable de faire ce qu'il sera censé leur demander. Le texte est clair : le cadrage de l'épreuve est « une problématique issue des programmes du collège ou du lycée ». Même le format imposé est en réduction et prend un tour étriqué : du format Grand-aigle nous passerions au demi Grand-aigle. Quant à la durée, elle passerait de huit heures à cinq heures...
Le groupe organisateur du 22 novembre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire